Anne-Marie B
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           Edward Burne Jones sir EDWARD COLEY (Psyché et Pan 1833-1898) 

Edward BURNE JONES (1833-1898)

 

                                                                                                                                   

                           

 

 

Ingres_venus_anadyomene                  La Rose                                              

Cueillerai-je pour toi au jardin des mystères

La rose merveilleuse éclose en ton sourire ?

Elle est née… d’un désir à peine, une prière,

En l’éblouissement de mes chers souvenirs.

 

La brise veloutée l’effleure et la caresse

Ondoie, fait chatoyer ses mouvantes couleurs ;

Le ciel tout entier d’or imprime ses douceurs

Aux pétales soyeux d’une infinie souplesse.

 

En moi secrètement sans fin je la façonne,

Plus belle chaque jour et plus digne de toi :

Au creux de mon silence pour toi je lui donne

La grâce, la candeur, un long frisson d’émoi.

 

Joyau de ma tendresse et de mon amitié,

Elle n’existe là que dans mon cœur sauvage,

Hors du temps ravageur, à l’abri de l’orage

Et seul un mot trop dur la ferait se faner.

 

Mais un soir de légende irisant la lumière,

J’effeuillerai pour toi la fleur imaginaire :

Diadème parfumé, la courbe des sépales

Sera tissée de nuit, de rêves et d’étoiles.                                        Ingres (Vénus Anadyomene)

 

 

 

                   Désir de rivage

            

Il me faut du silence et des rêves d’azur,

De longues étendues de sable et de blondeur,

Un horizon lointain chatoyant de couleurs

Et sur les dunes bleues le parfum des fleurs mûres.

 

Il me faut l’odeur suave  et mauve des bruyères,

L’or piquant des ajoncs, l’or doux des immortelles,

Le velours des lichens et des œillets de mer

Et le soupir moiré des vagues maternelles.

 

Il me faut un casier séchant sur le vieux port,

Une barque ventrue se baignant au soleil,

Un galet rond, poli, où le lézard sommeille,

Un chemin de traverse où le vent souffle fort.

 

Il me faut tout cela pour vivre mes hivers ;

Le ciel pluvieux et bas, lourd de morosité

Et la ville et le bruit ne peuvent satisfaire

Mes fulgurants désirs d’espace et de beauté !

 

J’imagine… le ciel, le soir, un goéland,

Les dernières lueurs dont le Suroît se voile,

Et le Grand Phare aussi qui lance en tournoyant

Sa clarté régulière au sable des étoiles.

 

 

 

             Ambiance d’automne

 

Le soir distille en moi sa douceur automnale…

L’âme des jardins clos, en sa robe diaprée,

Frôle d’un long soupir la vigne virginale

Où, silencieux, se glisse un reflet mordoré.

 

Le ciel, grand joaillier, a retaillé ses pierres :

Dans une ronde opale il grave son sourire,

Eclate ses diamants, parsème leur poussière

Et fond l’aigue-marine en un profond saphir.

 

Timide, rougissante et de fraîcheur éprise,

La nuit effarouchée vient endormir les choses ;

Sa main tendre retient à peine l’heure grise

Où les chants fatigués des merles se reposent.

 

Mais dans l’ombre s’épanche un lourd parfum d’absence

Et l’espace et le temps semblent fanés soudain,

Froissés, flétris, sans joie, presque sans espérance…

Alors, mage tranquille au visage serein,

 

Le vénérable Automne, imperturbable et lent

Dans son riche manteau de feuille et de lumière

Eteint ses feux, s’en va, et laisse en s’en allant

Son empreinte étoilée dans les larges ornières.

 

 

 

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